Florent Castellarnau (Team Pro Immo Nicolas Roux) s'est retrouvé échappé lors de cette 1ère étape du Rhône Alpes Isère Tour, avec son coéquipier Thomas Acosta. Il revient pour nous sur cette journée.
Comment as-tu géré cette première étape ?
A la base, mon objectif n'était pas forcément de m'échapper mais plutôt de ne pas perdre de temps, de ne pas me faire prendre dans une chute. C'était une étape qui allait arriver en sprint, je le savais, mais une échappée est sortie d'entrée. Ca roulait très vite, on était bien placé et dans une bosse, Thomas (Acosta) est sorti pour faire le jump et j'ai suivi derrière. Devant, tout le monde a collaboré. D'une part parce que nous ne savions pas si cela pouvait aller loin pour le général. Avec Thomas, nous avons décidé d'en garder sous la pédale car nous étions entourés de professionnels. Je ne pense pas que nous avons laissé trop de force, même si ça a roulé très fort, parce que nous étions quand même un gros groupe devant. Dans le circuit final, il y a eu une bordure dans le peloton, je pense donc que nous étions mieux devant à passer nos petits relais plutôt qu'à subir dans le peloton ! (sourires)
Vu que l'étape avait plutôt un profil pour les sprinteurs, nous pensions te voir devant surtout ce week-end, sachant que tu es un bon grimpeur. Est-ce que ce sont des objectifs pour toi ?
Aujourd'hui, effectivement c'était plutôt une arrivée en sprint. Quand j'ai vu que ça relançait dans cette bosse, il a fallu que je suive les attaques. Je suis sorti en compagnie d'une dizaine de coureurs, ce n'était pas prévu mais c'est un fait de course. Finalement, nous étions mieux dans un gros groupe devant plutôt qu'en étant en chasse derrière. Il était également possible que cette échappée aille jusqu'au bout , et je me devais d'être méfiant pour le général.
L'allure était extrêmement rapide. Quelle était l'entente au sein de l'échappée ?
L'entente était bonne jusqu'à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Lorsque le temps entre nous et le peloton a commencé à diminuer, ça s'est un peu dégradé. Nous nous doutions que ça allait arriver en sprint massif, donc nous avons essayé de nous préserver au maximum. Une fois repris, nous avons abrité du mieux possible Karl (Patrick Lauk) notre sprinteur. Thomas a fait un super boulot en le déposant dans les premières positions jusqu'au dernier virage. Karl a fait un beau sprint, même s'il aurait certainement préféré la victoire ! Mais il a plu dans le final, les routes étaient sinueuses donc c'est un beau résultat.
Quel est ton ressenti sur ta forme, par rapport aux professionnels ?
Je suis agréablement surpris car je n'ai pas beaucoup couru depuis l'International Tour of Rhodes (du 8 au 11 avril 2021, ndlr). J'ai repris qu'au Trophée Agglo Pays d'Issoire, au Tour du Gévaudan et au Trophée Maxime Méderel jeudi dernier. C'était un peu une remise en route en Elite et en 1ère catégorie. J'avais de bonnes sensations, j'ai fait 9ème au Gévaudan mais ce n'était pas non plus la grande forme. Depuis, je suis monté en puissance. Aujourd'hui, la forme est là, même si je ne peux vraiment juger car l'étape était relativement facile.
Par rapport aux professionnels, je suis habitué à courir 2 à 3 fois par an des Classe 2 depuis 2015. J'ai pu avoir des petits résultats, voir de bons résultats (4ème lors de la 1ère étape du Tour du Jura en 2017, ndlr). Les professionnels ont effectivement plus de force, mais un bon amateur peut rivaliser avec les Continental. Le niveau amateur est tellement élevé que finalement, l'écart de niveau n'est pas si important. La différence réelle se joue dans la façon de courir : les professionnels court beaucoup plus en équipe. C'est donc plus dur de faire un résultat pour nous.
Es-tu déçu que le peloton revienne ?
Non, pas du tout ! Tout simplement parce que je pense qu'avec Thomas nous n'aurions pas fait un résultat probant. Nous étions avec des gros gabarits, nous n'aurions pas pu sortir avant, pour au final un sprint à 25 gars. On savait qu'on avait Karl derrière. Et puis je n'ai pas pris de chutes, de cassure, ni perdu de temps, ma course s'est donc bien passée. Le final n'étant pas difficile, je n'ai pas pu m'exprimer. Je préfère donc que Karl fasse 3ème plutôt que moi je fasse 10ème !
Quels sont tes objectifs pour ce Rhône Alpes Isère Tour ? Plutôt victoire d'étape ou général ?
Je préfèrerais viser une victoire d'étape, qui entraînerait forcément un bon classement général. Je reste tout de même les pieds sur terre, je suis avec des professionnels. Mais si une ouverture se crée, je n'hésiterai pas pour une victoire d'étape ! (sourires).
Reporter : Talia Spiandorello / Photographe : Noémie Morizet / Le Coup de Bordure
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